Endométriose et troubles digestifs : comprendre le lien

Lorsqu’on parle d’endométriose, on pense d’abord aux douleurs menstruelles, à la fertilité ou encore aux traitements hormonaux. Pourtant, de nombreuses femmes atteintes rapportent également des troubles de la digestion. Ces manifestations, parfois proches du syndrome de l’intestin irritable (SII), concerneraient selon certaines études entre 79 % et 85 % des patientes.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une affection chronique qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu similaire à l’endomètre (la muqueuse utérine) en dehors de l’utérus, sous l’influence des hormones féminines.

Ses origines sont encore mal comprises, mais plusieurs facteurs semblent impliqués :

• une influence hormonale,

• une prédisposition génétique,

• des déséquilibres immunitaires et inflammatoires.

→ Ce que l’on sait avec certitude, c’est qu’un état inflammatoire chronique est souvent associé à la maladie, ce qui pourrait expliquer certains symptômes digestifs.

Pourquoi des troubles digestifs avec l’endométriose ?

Le lien entre endométriose et digestion peut se manifester de deux façons principales :

1. L’endométriose digestive

Dans certains cas, le tissu endométrial se développe sur ou autour des intestins, provoquant une inflammation locale. Dans les formes les plus avancées, cela peut entraîner des gênes plus marquées, voire des complications nécessitant une prise en charge médicale adaptée.

2. Les troubles digestifs concomitants

De nombreuses femmes souffrant d’endométriose présentent aussi des sensibilités digestives ou un syndrome de l’intestin irritable (SII). Les symptômes se ressemblent :

• alternance diarrhée/constipation,

• douleurs abdominales,

• inconfort lors de la digestion,

• parfois occlusions ou saignements (cas plus rares).

→ Ces similitudes rendent le diagnostic complexe, car il est difficile de distinguer ce qui relève de l’endométriose ou du système digestif.

Santé intestinale et endométriose : pistes d’accompagnement

Même si l’endométriose ne se guérit pas par l’alimentation seule, certaines approches peuvent aider à mieux vivre le quotidien :

• Réduire l’inflammation : privilégier une alimentation riche en fruits, légumes bien tolérés, fibres douces, oméga-3 (poissons gras, graines de lin moulues).

• Éviter les déclencheurs personnels : certaines femmes constatent que le gluten, les produits laitiers ou les plats riches en FODMAP accentuent leur inconfort digestif.

• Privilégier les repas faciles à digérer : plats simples, cuits, peu transformés.

• Soutenir son confort digestif : par l’hydratation, une bonne mastication, et parfois un accompagnement nutritionnel personnalisé.

En résumé

L’endométriose et les troubles digestifs sont souvent liés, soit par une atteinte digestive directe, soit par la coexistence de sensibilités intestinales. Comprendre ce lien et adapter son hygiène de vie peut permettre de favoriser un meilleur confort digestif au quotidien.

→ Le plus important : rester à l’écoute de son corps, identifier ses déclencheurs personnels, et, si besoin, se faire accompagner par un professionnel de santé ou de la nutrition.