Illustration de l’hypnose dans la prise en charge du Syndrome de l’Intestin Irritable avec un cerveau en bleu

L’hypnose dans la prise en charge du Syndrome de l’Intestin Irritable

L’hypnose dans la prise en charge du Syndrome de l’Intestin Irritable

Hypnose et SII : lever les préjugés

Souvent associée à l’ésotérisme ou au spectacle, l’hypnose thérapeutique est pourtant une pratique reconnue et encadrée. Depuis plusieurs années, elle fait l’objet d’études scientifiques et intéresse de plus en plus les personnes atteintes de syndrome de l’intestin irritable (SII), en complément des approches alimentaires et hygiéno-diététiques.

Comprendre l’hypnose : conscience et inconscient

L’hypnose correspond à un état de conscience modifiée, différent du sommeil. Le patient reste maître de ses actions, mais son attention est orientée autrement. Cet état permet de mobiliser des ressources inconscientes, souvent liées à la gestion des émotions, de la douleur ou du stress.

Un exemple simple : lorsque vous conduisez en tenant une conversation, votre conscience gère l’échange verbal tandis que l’inconscient gère la conduite. L’hypnose exploite ce mécanisme naturel.

Hypnose et syndrome de l’intestin irritable : ce que disent les études

Depuis les années 1980, plusieurs recherches se sont intéressées à l’effet de l’hypnose sur le SII. Certaines ont comparé l’hypnothérapie à d’autres approches comme la psychothérapie ou la méthode Low FODMAP. Les résultats montrent que l’hypnose pourrait être un soutien intéressant, notamment sur :

  • la perception des symptômes digestifs,

  • la gestion du stress et de l’anxiété,

  • l’amélioration du confort de vie.

Ces données restent sujettes à débats, mais elles placent l’hypnose parmi les pistes complémentaires reconnues par plusieurs institutions scientifiques.

Sur quoi agit l’hypnose dans ce contexte ?

L’hypnose ne vise pas à « guérir » le SII, mais à accompagner la personne dans sa gestion quotidienne. Les axes les plus étudiés sont :

  • Perception de la douleur : modification du seuil de tolérance ou de la perception.

  • Focalisation de l’attention : apprendre à détourner son attention des signaux digestifs vers d’autres ressentis.

  • Régulation des sensations digestives : travail sur l’imagerie mentale et la visualisation.

  • Gestion du stress : diminution des réactions émotionnelles associées aux troubles digestifs.

  • Accompagnement psychologique : l’hypnose est parfois utilisée dans le cadre d’un traumatisme lié à l’apparition ou l’aggravation du SII.

Comment se déroule une séance d’hypnose ?

Une prise en charge par hypnothérapie se fait généralement dans le cadre de consultations individuelles. Le déroulé inclut :

  • Un premier entretien pour définir les attentes et le vécu du patient.

  • La phase de pré-induction : relaxation guidée, entrée progressive dans l’état hypnotique.

  • L’induction : travail de visualisation, suggestions orientées et exercices ciblés.

  • La phase thérapeutique : exploration et reprogrammation de la perception des sensations.

La durée d’une séance varie entre 30 et 60 minutes selon la pratique de l’hypnothérapeute.

Une approche complémentaire à envisager

L’hypnose peut constituer une option complémentaire dans la gestion du syndrome de l’intestin irritable, notamment pour mieux vivre avec ses symptômes au quotidien. Elle ne se substitue pas aux traitements médicaux ni aux conseils nutritionnels, mais peut s’intégrer dans une approche pluridisciplinaire.

De plus en plus de praticiens spécialisés (hypnothérapeutes, psychologues formés à l’hypnose) proposent cette méthode. Un accompagnement personnalisé reste essentiel pour en tirer pleinement parti.

En résumé

L’hypnose, loin des clichés de spectacle, est aujourd’hui utilisée dans de nombreux contextes thérapeutiques. Pour le syndrome de l’intestin irritable, elle apparaît comme une piste complémentaire intéressante, en particulier sur la gestion de la douleur, du stress et de la qualité de vie.